Smorgon - La ligne de front



Lorsque du musée nous revînmes à la bibliothèque, Vladimir Ligouta informé par Boumaï de mon arrivée nous attendait dans le bureau. Nous avons échangé nos points de vue avant de se quitter en fin d’après-midi. J’en ai profité pour visiter le centre-ville. L’église calviniste de l’archange St-Michel que j’avais vue complètement détruite sur les photos prises après les bombardements a été reconstruite à l’identique et se trouve au bout de l’avenue principale. A une encablure de là se trouve l’église orthodoxe magnifiquement située dans un parc à proximité d’un plan d’eau.
En début de soirée, nous partîmes visiter un cimetière militaire allemand situé dans la forêt de Smorgon. Boumaï s’était débrouillé pour emprunter la voiture à son fils et il tenait à me faire visiter quelques endroits qu'il jugeait en rapport avec mes recherches. L’hospitalité et la gentillesse des Biélorusses n’étaient pas mises en défaut.
Le cimetière se trouvait dans une petite clairière entourée par une forêt de pins. Les tombes étaient entre autres celles de soldat du Reserve-Infanterie-Regiment Nr. 2 et datées principalement de début 1916. Le soleil déjà bas à cette heure-ci de la journée rallongeait l'ombre des croix sur le sol. Le calme et la lumière douce entouraient le lieu d'une douce sérénité.
Plus tard dans la soirée, nous parcourûmes en voiture une partie des lignes allemandes. A l’époque, les militaires allemands fortifiaient leurs positions avec des ouvrages en béton dont la plupart restent encore visibles. En particulier dans les surfaces cultivées où la vue est dégagée. Les ouvrages russes qui étaient construits avec du bois disparurent rapidement.
Le lendemain, je rencontrai Vladimir Prikhatch, professeur de mathématiques. Depuis plusieurs années, il effectuait des recherches sur les fortifications allemandes et s’occupait tout particulièrement de recenser les inscriptions présentes sur les ouvrages. Vladimir Ligouta nous rejoignit également. Ils étaient passionnés tous deux par cette période sombre de l’histoire et chacun me faisait part de ses connaissances sur la question. Vladimir Prikhatch me confirma qu’aucune trace n’existait de la présence des régiments F.R. 40 et R.I.R. 249 dans la région au sein desquels mon grand-père fut blessé en juillet 1916.
Il en déduisit qu’il devait probablement stationner près du Lac Narotch car, argumenta-t-il :
- En juillet 1916, la région de Smorgon était calme. Allemands et Russes campaient sur leurs positions. Par contre, près du Lac Narotch plusieurs attaques furent lancées par les Allemands pour reconquérir le terrain perdu en mars et avril 1916.
La réponse à mes recherches se trouvait peut être près du lac Narotch, et ma destination suivante fut toute trouvée, Miadel le chef-lieu du raïon.
Après avoir remercié et salué mes amis, je me rendis à la gare ferroviaire pour prendre le train de la ligne Vilnius-Moguilev pour un bref retour à Minsk. Je quittai Smorgon satisfait de mes découvertes et ravi des rencontres effectuées.

Commentaires

Gosia a dit…
Très belles photos! Je sens que ce blog va être super réussi! :)

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