Barcelone, l'étonnante

Un style quasi stalinien !

Le récit d’un séjour dans la capitale catalane, n’aurait-il pas sa place sur ce blog ? A part son regard tourné vers l’est, il me paraît vain d’établir un quelconque rapprochement avec la thématique habituellement abordée ici. Mais pourquoi ne m’autoriserais-je pas une légère digression pour continuer à alimenter ce blog en livrant mes impressions à qui veut l’entendre, sur Barcelone qui m’a laissé tout sauf indifférent.
C’est ce sentiment mi-figue mi-raisin ressenti durant toute la durée de mon séjour qui me pousse à écrire. Barcelone s’est-elle transformée au point d’en perdre son âme, en eût-t-elle jamais possédé ? S’agit-il simplement d’une vision tronquée résultant du développement de l’industrie du tourisme ou la propagation des effets de la crise financière ?
La ville, un temps centre intellectuel et artistique, est devenue une espèce de fastfood au prix d’un étoilé du guide Michelin pour nourrir des touristes avides de culture divertissante et tous les plaisirs associés. Peu importe, pourvu que le tiroir-caisse crépite.
Le point culminant de cette ineptie est atteint sur La Rambla, mais toute la vieille ville est d’ores et déjà contaminée.
La Rambla, cette longue avenue qui va de la place de Catalogne au vieux port, je l’ai parcourue plusieurs fois sans comprendre la raison qui pousse les marées humaines à y déferler nuit et jour. Les pizzas, à près de 15 euros, avalées assis entre les flux continus des piétons. Les kiosques des marchands de journaux, fleuristes et animaleries et les statues humaines qui se succèdent, tout cela me laisse perplexe. La Rambla n’est non plus spécialement belle et le spectacle se situerait plutôt dans les ruelles adjacentes.
Les pickpockets ne sont pas rares et paraissent particulièrement audacieux. Sur l’escalator qui me ramenait vers la sortie du métro, j’en sentais un me tripoter le sac à dos. Quelques pas plus loin, sur l’escalier cette fois eut lieu une deuxième tentative de sa part. A l’extérieur, il continuait à me tourner autour, jusqu’au moment où je l’ai fixé droit dans les yeux pour lui signifier que je ne voulais plus jouer avec lui. Avec son livre sous le bras, il donnait l’impression d’un étudiant bien sage.
En fait, l’intérêt de la ville ne réside pas uniquement dans son patrimoine historique datant plutôt des XIXe et XXe siècles. Parfois on lit ici et là des commentaires vantant la merveilleuse Barcelone. Tout n’est que question de critères choisis. Je n’ai pas ressenti la sympathie des commerçants et restaurateurs, sauf peut être à quelque endroit éloigné du centre ville, là où les touristes se font rare.
Barcelone est le pendant de Rome, avec les richesses antiques à entretenir en moins. L’hôtellerie n’y est pas moins abordable, mais quand on aime on ne compte pas. La restauration adaptée aux touristes, c’est à dire d’un rapport qualité-prix digne d’un restoroute en France. Les musées et les transports publics sont déconseillés aux chiens et aux familles avec enfants. Pour aller du centre-ville au fort Montjuïc séparés de moins de 3 kilomètres, soyons mesquin, cela ne coûtera que 1,30 euro pour le métro, plus 1,30 euro pour le funiculaire et 5,70 euros pour le téléférique, soit 8,30 euros par personne et par trajet, une bagatelle, je vous laisse faire le calcul. A la Sagrada Familia on s’octroie le droit de déambuler le long d’une des deux nefs latérales délimitées par des panneaux de chantier, pour la modique somme de 10 euros, l’accès aux escaliers pour monter dans les flèches est fermé et les ascenseurs payants en panne.

La location d’un studio situé dans la vielle ville coûta près de 80 euros par jour avec une caution de 300 euros. C’était la première fois d’ailleurs que l’on me réclama le versement d’une caution pour une location à court terme. Certes, l’immeuble a conservé une apparence typique. Les couloirs et les escaliers sont sombres et étroits mais on arrive tout de même à croiser les gens arrivant dans l’autre sens. Le studio est meublé avec goût par IKEA, les poignées de porte sont souples, un rien déglinguées et vous restent parfois entre les mains. Le rideau de douche un peu trop court transforme toute la pièce en pataugeoire. Il est connu que les Espagnols sont un tant soit peu bruyants et l’isolation phonique des appartements virtuelle est adaptée à ce tempérament. On partage aussi bien les discussions de son colocataire, que les scènes de ménage de l’appartement voisin, les discussions des touristes allemands du dessus par la gaine de ventilation de la salle d’eau et même les conversations de l’appartement de l’immeuble voisin situé à 2 mètres de l’autre coté de la rue. Les passants et noctambules de tout genre apportent leur participation aux divertissements nocturnes. Grâce à l’étroitesse des ruelles, et jusqu'à tard dans la nuit, les rires, discussions bruyantes et martellements des chaussures à talon des dames remontent vers les étages des immeubles et réjouissent vos oreilles.
Alors que reste-t-il à Barcelone ? Picasso et son musée, mais au fait, l’artiste, n’était-il pas davantage français que catalan ? Son climat, peut-être, aussi mais très certainement l’œuvre d’Antoni Gaudi avec le parc Güell, la Sagrada Familia, la Casa Mila, le palais Güell et son style si étonnant saupoudré un peu partout dans la ville qui valent vraiment le détour.

Commentaires

Mél a dit…
Bonjour,
Voici un étonnant récit à propos de Barcelone.
Je viens darriver à Barcelone et je me renseigne un peu sur les "bons plans", jai dailleurs trouvé un blog intéressant à ce propos dont je voudrai vous faire part.
Voici le lien, jettez-y un coup doeil si vous avez le temps:) Meme si vous ny etes pas actuellement peut etre y reviendriez vous un jour..
Barcelonablog.wordpress.com

Bonne continuation.
Mèl.

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